Comprendre l’interprétation d’un morceau : de l’instinct à la tablature
Dans cette section, nous délaissons les arpèges pour nous plonger dans le monde des accords plaqués. Mais avant d’aller plus loin, il est crucial de lever une idée reçue : la plupart des musiciens, en particulier dans des genres comme le rock ou le métal, ne composent pas directement sur une partition. Leur processus de création est souvent guidé par l’instinct.
Un processus instinctif avant tout
Lorsque les artistes créent un morceau, ils commencent généralement par explorer un riff ou un motif musical qui leur plaît. Ce riff, joué et retravaillé, s’enrichit progressivement, que ce soit en ajoutant des instruments ou en modifiant certaines parties. Ce n’est qu’une fois satisfait que le musicien peut transcrire son idée en partition (ce qui est souvent fait par des tiers).
C’est pour cette raison que certaines tablatures présentent des accords comme Am7 joués avec des variations : parfois cinq cordes, parfois quatre ou trois. Ce qui semble complexe ou incohérent n’est en réalité qu’une transcription de ce que l’artiste a joué instinctivement.
Le rôle de la main droite et du ressenti
Quand vous jouez un accord plaqué, comme un La mineur, votre main droite alterne naturellement entre différentes cordes. Ce choix, souvent improvisé, dépend du son recherché à l’instant T. Il n’existe pas de règle stricte dictant quelles cordes doivent être jouées à chaque fois : c’est votre instinct et votre oreille qui guident.
L’élément clé pour une interprétation réussie n’est donc pas de suivre chaque note à la lettre, mais de se concentrer sur le rythme global du morceau. La tablature sert de guide, mais c’est votre interprétation et votre ressenti qui donneront vie à la musique.
La liberté dans la musique
La musique, avant tout, est une affaire de liberté. Bien que certaines tablatures regorgent de détails complexes – croches, doubles croches, cordes précises à jouer – l’essentiel réside dans le mouvement de votre main droite et votre capacité à interpréter le rythme.
Prenons un exemple : à la mesure 40, un accord Dsus4 précède un Am7. Le rythme est simple, mais ce qui compte réellement, c’est la manière dont vous jouez les cordes. Même si vous ne suivez pas la partition à la lettre, vous respecterez l’esprit du morceau tant que le rythme et l’intention sont là.
L’importance du contretemps
Le contretemps est un autre aspect essentiel à maîtriser. Pour les non-initiés, il peut sembler complexe : il s’agit de jouer une note ou un accord légèrement après le temps fort, créant ainsi un effet subtil mais crucial.
En solo, rater un contretemps n’a souvent pas de grandes conséquences. En revanche, dans un groupe, cela peut désynchroniser l’ensemble. Jouer avec un métronome est une excellente manière de développer votre oreille et votre sens du rythme.
Adapter l’interprétation pour jouer seul
Enfin, certains morceaux sont écrits pour plusieurs guitares, chaque instrument jouant un rôle complémentaire. Si vous jouez seul, il peut être nécessaire d’adapter les parties pour capturer l’essence du morceau. Par exemple, combiner les accords principaux avec des variations harmoniques pour enrichir votre jeu.
Si vous souhaitez le réécouter…
Interpréter un morceau ne se résume pas à suivre une tablature à la lettre. Il s’agit avant tout d’écouter, de ressentir et de faire preuve de liberté dans votre jeu. Utilisez la tablature comme un guide, mais laissez votre instinct et votre musicalité diriger votre interprétation. Respectez le rythme et l’esprit de la composition, et trouvez votre propre manière de faire vivre le morceau.
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